On peut construire de nouvelles propositions logiques en utilisant des opérations (comme l’addition et la multiplication pour les nombres) en utilisant les connecteurs « non » noté « $\neg$ » pour la négation, « et » noté « $\wedge$ » pour la conjonction logique, le « ou » noté « $\vee$ » pour la disjonction logique, « implique » noté « $\Rightarrow$ » pour l’implication logique ; et « équivalent à » noté « $\Leftrightarrow$ » ou encore « $\equiv$ » pour l’équivalence logique.

Nous verrons que tous ces connecteurs peuvent être formulés à l’aide des deux premiers : le « non » et le « et ».

Convention.

L’écriture « non$P$ » ou « $\neg P$ » se passe de parenthèses. C’est ainsi que « non$P$ et $Q$ » signifie « (non$P$) et $Q$ » et non « non($P$ et $Q$) ».

1. Conjonction logique

On obtient la table de vérité de la conjonction logique comme suit : $$\begin{array}{c}
\begin{array}{|c|c|c|} \hline
P & Q & \color{brown}{(P~\text{et}~Q)}\\ \hline V&V&\color{brown}{V}\\ \hline V&F&\color{brown}{F}\\ \hline F&V&\color{brown}{F}\\ \hline F&F&\color{brown}{F}\\ \hline \end{array}\\
\color{brown}{\text{Fig.1.– Conjonction logique}}\\ \end{array}$$

2. Disjonction logique

On obtient la table de vérité de la disjonction logique comme suit : $$\begin{array}{c}
\begin{array}{|c|c|c|} \hline
P & Q & \color{brown}{(P~\text{ou}~Q)}\\ \hline V&V&\color{brown}{V}\\ \hline V&F&\color{brown}{V}\\ \hline F&V&\color{brown}{V}\\ \hline F&F&\color{brown}{F}\\ \hline \end{array}\\
\color{brown}{\text{Fig.2.– Disjonction logique}}\\ \end{array}$$

3. Négation d’une conjonction logique

Nous allons voir que ces deux connecteurs sont très liés, en cherchant les négations de ces propositions logiques.

Nous voyons cette équivalence en écrivant les tables de vérité de ces deux proposition. Tout d’abord la table de $\text{non}(P\textbf{ et }Q)$ : $$\begin{array}{c}
\begin{array}{|c|c|c|c|} \hline
P & Q & (P\text{ et }Q) & \color{brown}{\text{non}(P\textbf{ et }Q)}\\ \hline
V&V&V&\color{brown}{F}\\ \hline
V&F&F&\color{brown}{V}\\ \hline
F&V&F&\color{brown}{V}\\ \hline
F&F&F&\color{brown}{V}\\ \hline \end{array}\\
\color{brown}{\text{Fig.3.– Négation d’une conjonction logique}}\\ \end{array}$$

Puis la table de $(\text{non}P)\textbf{ ou }(\text{non}Q)$ : $$\begin{array}{c}
\begin{array}{|c|c|c|c|} \hline
P & Q & \text{non}P & \text{non}Q & \color{brown}{(\text{non}P)\textbf{ ou }(\text{non}Q)}\\ \hline
V&V&F &F&\color{brown}{F}\\ \hline
V&F&F&V&\color{brown}{V}\\ \hline
F&V&V&F&\color{brown}{V}\\ \hline
F&F&V&V&\color{brown}{V}\\ \hline \end{array}\\
\color{brown}{\text{Fig.4.– La négation d’une conjonction est une disjonction}}\\ \end{array}$$

4. Négation d’une disjonction logique

Nous voyons cette équivalence en écrivant les tables de vérité de ces deux proposition. Tout d’abord la table de $\text{non}(P\textbf{ ou }Q)$ : $$\begin{array}{c}
\begin{array}{|c|c|c|c|} \hline
P & Q & (P\textbf{ ou }Q) & \color{brown}{\text{non}(P\textbf{ et }Q)}\\ \hline
V&V&V&\color{brown}{F}\\ \hline
V&F&F&\color{brown}{V}\\ \hline
F&V&F&\color{brown}{V}\\ \hline
F&F&F&\color{brown}{V}\\ \hline \end{array}\\
\color{brown}{\text{Fig.3.– Négation de la disjonction logique}}\\ \end{array}$$

Puis la table de $\text{non}P\textbf{ ou }\text{non }Q)$ : $$\begin{array}{c}
\begin{array}{|c|c|c|c|} \hline
P & Q & \text{non}P & \text{non}Q & \color{brown}{\text{non}P\textbf{ ou }\text{non}Q}\\ \hline
V&V&F &F&\color{brown}{F}\\ \hline
V&F&F&V&\color{brown}{V}\\ \hline
F&V&V&F&\color{brown}{V}\\ \hline
F&F&V&V&\color{brown}{V}\\ \hline \end{array}\\
\color{brown}{\text{Fig.4.– La négation d’une disjonction est une conjonction}}\\ \end{array}$$

5. Disjonction logique exclusive (le « ou exclusif »)

C’est l’équivalent de ce que l’on appelle la « différence symétrique » de deux ensembles, en théorie des ensembles. $$(A~\Delta~B)=(A\setminus B)\cup(B\setminus A)=(A\cup B)\setminus (A\cap B)$$

6. Propositions incompatibles. Tautologie et antilogies

Exemples

Dans tous les exemples ci-dessous, $P$ est une proposition logique donnée.

  1. Les deux propositions $(x<5)$ et $(x>10)$ sont incompatibles.
  2. La proposition ${\mathcal T}\equiv (P\textbf{ ou }\text{non}P)$ est une tautologie.
    C’est ce qu’on appelle « Le principe du tiers exclu ». Une proposition logique $P$ peut être « vraie » ou « fausse », mais pas « vraie et fausse » en même temps. Cette troisième possibilité est exclue.
  3. La proposition ${\mathcal A}\equiv (P\textbf{ et }\text{non}P)$ est une antilogie. (même principe).
  4. La proposition ${\mathcal T}\equiv \text{non}(P\textbf{ et }\text{non}P)\equiv (P\textbf{ ou }\text{non}P)$, est une tautologie.
    C’est ce qu’on appelle aussi « Le principe de non-contradiction ». Principe de base du raisonnement par l’absurde. Une proposition et son contraire ne peuvent pas être vraies simultanément.
  5. La transitivité de l’implication est une tautologie.
    Soient $P$, $Q$ et $R$ trois propositions logiques. Alors :$$[(P\Rightarrow Q)\text{ et } (Q\Rightarrow R)]\Longrightarrow (P\Rightarrow R)$$

6 . Exercices résolus

Exercice résolu n°1.
Soient $P$, $Q$ et $R$ trois propositions logiques. Démontrer que :
1°) Commutativité :
$(P\textbf{ et }Q)\Longleftrightarrow (Q\textbf{ et }P)$. De même pour des disjonctions.
2°) Associativité :
$[P\textbf{ et }(Q\textbf{ et }R)]\Longleftrightarrow [(P\textbf{ et }Q)\textbf{ et }R)]$. Même chose pour des disjonctions.
3°) Lois de Morgan :
a) $[P\textbf{ et }(Q\textbf{ ou }R)]\Longleftrightarrow [(P\textbf{ et }Q)\textbf{ ou }(P\textbf{ et }R)]$.
b) $[P\textbf{ ou }(Q\textbf{ et }R)]\Longleftrightarrow [(P\textbf{ ou }Q)\textbf{ et }(P\textbf{ ou }R)]$.

Corrigé.
Faire des tableaux de vérité.
CQFD.$\blacktriangle$

Exercice résolu n°3.
Déterminer les négations des propositions logiques suivantes :
1°) « $n$ est paire et $n$ est premier ».
2°) « $n$ est un multiple de $2$ ou $n>10$ ».

Corrigé.
1°) La négation de la proposition « $n$ est paire et $n$ est premier ». est :: « $n$ est impaire ou $n$ n’est pas premier ».

2°) La négation de la proposition « $n$ est un multiple de $2$ ou $n>10$ » est : « $n$ est n’est pas un multiple de $2$ et $n\leqslant10$ »
CQFD.$\blacktriangle$