Le raisonnement par équivalences
1. Propositions logiques équivalentes
Définition 1.
Soit $P$ et $Q$ deux propositions logiques. Nous dirons que les deux propositions $P$ et $Q$ sont équivalentes et on note :
$$P\Leftrightarrow Q$$
si, et seulement si, elles sont toutes les deux vraies, ou toutes les deux fausses simultanément. Nous écrirons aussi :
$$\begin{array}{lcr}
&P\text{ équivaut à } Q&\\
ou & P\text{ est équivalente à } Q&\\
\text{ou encore}\quad&P\text{ si, et seulement si, } Q&\\
\end{array}$$
Cette dernière phrase peut se lire : « $P$ est vraie si, et seulement si, $Q$ est vraie ».
Propriété 1.
Soit P et Q deux propositions logiques. Nous dirons que les deux propositions P et Q sont équivalentes si, et seulement si, on a la double implication :
$$(P\Rightarrow Q)\;\text{et}\;(Q\Rightarrow P)$$
Autrement dit : Si l’une est vraie, alors l’autre est vraie et si l’une est fausse, alors l’autre est fausse.
Exemple 1.
Soit $x$ un nombre réel. L’équivalence logique : $$(x=2)\Rightarrow (x+3=5)$$ est une proposition vraie.
Démonstration.
Soit $x$ un nombre réel.
($\Rightarrow$) Supposons que $x=2$.
On a alors : $x+3=2+3$.
Donc : $x+3=5$.
Par conséquent, l’implication ($\Rightarrow$) est vraie.
($\Leftarrow$) Réciproquement.
Supposons que $x+3=5$.
On a alors : $x+3-3=5-3$.
Donc : $x=2$.
Par conséquent, l’implication ($\Leftarrow$) est vraie.
Conclusion. Les deux propositions ($x=2$) et ($x+3=5$) sont donc équivalentes.
1. Principes de démonstration d’une équivalence logique
- 1ère méthode.
Raisonnement par double implication (Propriété n°1).
Pour démontrer que deux propriétés $P$ et $Q$ sont équivalentes, nous démontrons que l’implication dans un sens $(P\Rightarrow Q)$ est vraie, puis que sa réciproque, l’implication dans l’autre sens $(Q\Rightarrow P)$ est également vraie.
. - 2ème méthode directe.
Raisonnement par équivalences successives (Propriété n°2).
La propriété 2 qui suit, s’appelle la propriété de « transitivité de l’équivalence » et est à la base du « raisonnement par équivalences successives ».
Propriété 2.
Soient $P$, $Q$ et $R$ trois propositions logiques.
Si « $P\Leftrightarrow Q$ » et « $Q\Leftrightarrow R$ », Alors « $P\Leftrightarrow R$ ».
On peut donc généraliser cette propriété à une suite de plusieurs propositions logiques, créant un enchaînement d’équivalences logiques qui aboutissent à la conclusion.
2. Le raisonnement par équivalences successives
Propriété 2.
Soient $P$, $Q$ et $R$ trois propositions logiques.
Si « $P\Leftrightarrow Q$ » et « $Q\Leftrightarrow R$ », Alors « $P\Leftrightarrow R$ ».
Propriété 2.
Soient $P_1$, $P_2$, $P_3$ et $P_4$ quatre propositions logiques.
Si « $P_1\Rightarrow P_2$ » et « $P_2\Rightarrow P_3$ » et « $P_3\Rightarrow P_4$ » ; Alors « $P_1\Rightarrow P_4$ ».
Rédaction de la démonstration.
- 1ère étape :
Supposons que $P_1$ est vraie. - 2ème étape :
Nous avons les implications (successives) suivantes : $$\begin{array}{rcl}
P_1\text{ est vraie} &\Rightarrow & P_2\text{ est vraie ; (immédiat)}\\
&\Rightarrow & P_3\text{ est vraie ; car+justification}\\
&\Rightarrow & P_4\text{ est vraie ; d’après tel théorème.}\\
\end{array}$$ - 3ème étape :
Conclusion. La propriété $P_4$ est vraie.
Remarque.
En général, dans une suite de propositions logiques, nous utilisons des « mots de liaison ».
Le « implique » (ou le symbole $\Rightarrow$) est remplacé par un « donc », un « alors » ou un « par suite », ou encore en dernier, par un « d’où » ou un « par conséquent ». Ces mots de liaison désignent des implications logiques élémentaires (évidentes) ou qui se déduisent de propriétés ou théorèmes déjà connus.
Cet enchaînement d’implications logiques s’appelle un « raisonnement par implications successives ».
Nous devons suivre cette même construction dans nos raisonnements utilisant les propriétés et théorèmes connus : Propriétés des droites parallèles et perpendiculaires, Théorème de Thalès, Théorème de Pythagore, Théorème de la droite des milieux,… etc.
3. Autres techniques
Pour démontrer une implication logique, on peut commencer, à partir des hypothèses, par démontrer un « petit résultat utile », un résultat intermédiaire (nous l’appellerons plus tard un « lemme ») qui nous aide à démontrer que notre conclusion est vraie.
Nous pouvons également, commencer par transformer et remplacer la proposition $P$ (l’hypothèse) par une proposition équivalente $P’$ plus utile à la démonstration ; ou la conclusion $Q$ par une proposition équivalente. $Q’$ plus simple.
4. Exercices résolus
Exercice résolu n°1. Soient $x$ et $y$ deux nombres réels.
Démontrer que $$(y+x^2y=3) \Rightarrow \left(y=\dfrac{3}{1+x^2}\right)$$
Exercice résolu n°2. Soient $x$ et $y$ deux nombres réels.
L’implication : $$(y+xy=7) \Rightarrow \left(y=\dfrac{7}{1+x}\right)$$ est-elle vraie ?
Justifier votre réponse.
Exercice résolu n°3.
Soit $ABC$ un triangle rectangle en $A$.
Démontrer que : Si la droite $\Delta$ est la médiatrice du côté $[AC]$, alors $\Delta$ est parallèle à $(AB)$.
5. Exercices supplémentaires pour s’entraîner
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