I. L’Égypte : Repères historiques
- NAISSANCE D’UNE CIVILISATION
- LE PAYS DES PHARAONS
- LA PÉRIODE PRÉDYNASTIQUE
- DYNASTIES PRIMITIVES (3100-2686 av. J.-C.)
- ANCIEN EMPIRE (2686-2160 av. J.-C.)
- PREMIÈRE PÉRIODE INTERMÉDIAIRE (2181-2133 av. J.-C.)
- MOYEN EMPIRE (2133-1633 av. J.-C.)
- DEUXIÈME PÉRIODE INTERMÉDIAIRE (1786-1544 av. J.-C.)
- $\color{red}{\textrm{NOUVEL EMPIRE (1558-1085 av. J.-C.)}}$
- TROISIÈME PÉRIODE INTERMÉDIAIRE (1085-656 av. J.-C.)
1. NAISSANCE D’UNE CIVILISATION
L’Égypte antique est une ancienne civilisation du nord-est de l’Afrique, concentrée le long du dernier cours vers le delta du Nil, dans ce qui constitue aujourd’hui l’Égypte.
La civilisation de l’Égypte antique prend forme autour de 3150 av. J.-C, avec l’unification politique de la Haute-Égypte au sud (la Nubie qui constitue aujourd’hui le Soudan Nord et Sud) et de la Basse-Égypte au nord (ce qui constitue aujourd’hui l’Égypte) sous le règne du premier roi et se développe sur plus de trois millénaires.
Son histoire est parsemée d’une série de périodes stables politiquement (Dynasties primitives, Ière et IIe dynasties, l’Ancien Empire, IIIe à VIe dynasties, puis le Moyen Empire, XIe et XIIe dynasties), entrecoupées de deux périodes intermédiaires, plus troublées, formées de successions de plusieurs dynasties de coutres durées (VIIe à IXe dynasties, puis ).
L’Égypte antique atteint son apogée sous le Nouvel Empire (XVIIIe, XIXe et XXe dynasties) puis entre dans une période de lent déclin.
Après la période du Nouvel Empire, le pays connaît une troisième période intermédiaire et subit les assauts répétés de puissances étrangères dans cette période tardive et le règne des pharaons prend officiellement fin en 30 av. J.-C.
L’Empire romain conquiert l’Égypte pour en faire une province en 30 av. J.-C.
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2. LE PAYS DES PHARAONS

Des hommes s’établissent le long du Nil, un fleuve aux rives fertiles de 6650 km. L’Égypte devient un royaume puissant et stable depuis plus de 3100 ans av. J.-C. Le ROI y est considéré comme un être divin. On le nomme le PHARAON.
La légende veut que Osiris, fils de Nout (déesse du ciel) et Geb (dieu de la terre) ait reçu en cadeau le Royaume d’Égypte, devenant ainsi le premier Roi mythique de l’Égypte antique. Inventeur de l’agriculture et de la religion, son règne est bienfaisant et civilisateur. Après 28 ans de règne, Osiris meurt, assassiné par son frère Seth. Jaloux d’Osiris, il l’enferme dans un coffre et le jette dans le Nil. Sa femme Isis, lui redonnera vie.
Ayant déjoué la mort, Osiris devient le dieu funéraire, dieu du royaume de la vie éternelle ; y accueillant « ceux qui ont accompli les rites mortuaires et dont le coeur est plus léger qu’une plume ».
Osiris, le Dieu funéraire, tel qu’il est peint dans la tombe de Sennedjem. Roi du monde souterrain, Osiris est souvent représenté à cette époque, au moment où il se prépare à recevoir les défunts. Bien qu’il porte les insignes royaux (Couronne, Fléau et Sceptre), le dieu est représenté sous l’espèce d’une momie.
Réf.[3] : Éternelle Égypte, Fred J. Maroon & P.H. Newby, Nathan, 1980.
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Horus, le fils d’Isis et d’Osiris à la tête de faucon est appelé à devenir la manifestation du pouvoir solaire sur Terre, celle du Pharaon sur l’ Egypte.
Le règne du pharaon Ménès se perd dans l’origine des mythes égyptiens qui font de lui le premier homme à avoir régné sur l’Égypte après le dieu Horus et les demi-dieux. Il est parfois assimilé au Roi Narmer (son prédécesseur) ou au roi Hor-Aha (son successeur). Certains voient en lui celui qui a inspiré le mythe d’Osiris.
Réf. [2] “Histoire de l’Art, de la préhistoire au XXIe siècle ; Sonia CHAINE, éd. Castor Doc., Flammarion, Paris 2017.
3. PÉRIODE PRÉDYNASTIQUE
Dans la période prédynastique (vers 5700 av. J.-C), le climat égyptien est beaucoup moins aride qu’il ne l’est aujourd’hui. De vastes régions de l’Égypte sont recouvertes de savane arborée et traversée par des troupeaux d’ongulés. La flore et la faune y sont alors beaucoup plus prolifiques et la région du Nil abrite d’importantes populations de gibiers d’eau. La chasse est une activité commune pour les Égyptiens et c’est aussi à cette période que de nombreux animaux sont domestiqués pour la première fois.
Le centre du pouvoir s’établit en premier lieu à Hiérakonpolis au Nord, puis plus tard à Abydos (au centre), élargissant ainsi son contrôle de l’Égypte vers le nord. Ils établissent de nombreux échanges commerciaux avec la Nubie au sud, les oasis du désert occidental à l’ouest et les cultures de la Méditerranée orientale à l’est. Voir la carte.
4. DYNASTIES PRIMITIVES (3100-2686 av. J.-C.)
Ire dynastie thinite : (env. 3100-2890 av. J.-C.)
IIe dynastie thinite : (env. 2890-2686 av. J.-C.)
La Ire dynastie égyptienne, à la fin du quatrième millénaire avant notre ère (vers 3100 av. J.-C.), marque le début de près de trois millénaires d’institution pharaonique avec l’unification de l’Égypte antique, jusqu’alors divisée en deux royaumes distincts, celui du Nord et celui du Sud.
À la fin de la période prédynastique, on commence à utiliser des symboles écrits qui vont évoluer jusqu’à devenir le système hiéroglyphique complet utilisé pour l’écriture pendant l’Égypte antique.
La IIe dynastie égyptienne marque un renforcement d’un pouvoir absolu qui repose sur une organisation centralisée et l’utilisation plus intensive de l’écriture. Memphis devient la capitale du royaume du Nord.
Il n’y a pas coupure nette entre la première et la deuxième dynastie. Certains indices laissent supposer des troubles entre les Deux Terres, comme les noms très « rassembleurs » du premier de ses rois, Khâsekhemoui (« Les deux puissances sont en paix »).
5. ANCIEN EMPIRE (2686-2160 av. J.-C.)
IIIe dynastie : (env. 2686-2613 av. J.-C.)
IVe dynastie : (env. 2613-2494 av. J.-C.)
Ve dynastie : (env. 2494-2345 av. J.-C.)
VIe dynastie : (env. 2345-2181 av. J.-C.)
Dès l’Antiquité, cette période était considérée par les Égyptiens antiques eux-mêmes comme l’âge d’or de leur civilisation. Il s’agit en effet de la plus longue période de stabilité politique que l’Égypte ancienne ait connue, durant laquelle aucune menace extérieure ne venait perturber l’ordre intérieur. La centralisation de l’État amorcée sous les dynasties thinites et la prospérité qui, progressivement, en a découlé, va permettre des développements artistiques et architecturaux considérables, surtout perceptibles dans les sites entourant la capitale de l’époque, Memphis. Ainsi sont posés les grands thèmes de la littérature classique égyptienne, les canons artistiques en matière de peinture et de sculpture, mais aussi le perfectionnement du système administratif qui perdure près de trois millénaires.

La IIIe dynastie est dominée par la figure de son fondateur, le roi Djéser, marqué par la construction du vaste complexe funéraire de Saqqarah, comportant la première pyramide à degrés. Cela reflète un progrès dans la maîtrise des techniques de construction et des moyens matériels et humains mobilisables par le pouvoir royal. Les œuvres d’arts de son règne marquent également un saut qualitatif par rapport à la période précédente.

La IVe dynastie est fondée par Snéfrou, qui est peut-être le fils de Houni. Elle aurait duré environ un siècle, voyant se succéder au moins sept rois, dont quatre longs règnes (entre dix-huit et trente ans) : ceux de Snéfrou (19 ans), Khéops (23 ans), Khéphren (25 ans) et Mykérinos (28 ans). Cette dynastie est passée à la postérité à la suite de l’érection des plus vastes pyramides construites en Égypte.
Cette période est surtout connue pour être celle qui voit l’apogée des pyramides, dans la région de Memphis : les trois pyramides monumentales du plateau de Gizeh (celles de Khéops, Khéphren et Mykérinos). Voir la carte.
6. PREMIÈRE PÉRIODE INTERMÉDIAIRE (2181-2133 av. J.-C.)
VIIe dynastie : (env. 2181-2173 av. J.-C.)
VIIIe dynastie : (env. 2173-2160 av. J.-C.)
IXe dynastie : (env. 2160-2133 av. J.-C.)
Après l’effondrement de l’administration centrale égyptienne à la fin de l’Ancien Empire, l’administration ne peut plus soutenir ou stabiliser l’économie du pays. En temps de crise, les gouverneurs des régions ne peuvent pas compter sur l’aide du roi et les pénuries alimentaires qui en découlent se transforment alors en famines et les différends politiques dégénèrent en petites guerres civiles.
7. MOYEN EMPIRE (2133-1633 av. J.-C.)
XIe dynastie : (env. 2133-1991 av. J.-C.)
XIIe dynastie : (env. 1991-1786 av. J.-C.)
Les pharaons du Moyen Empire restaurent la prospérité et la stabilité du pays, stimulant ainsi une résurgence de l’art, de la littérature et des projets de construction monumentale.
Les rois de la XIe dynastie s’installent à Thèbes (Voir la carte) et finissent par régner sur tout le pays (réunification de Montouhotep II, vers 2050 av. J.-C.). Ils donnent à leur ville d’origine une importance capitale. Memphis conserve néanmoins la sienne. Les souverains voyagent et font construire de grandes résidences et des villes nouvelles, comme celle de Ity-Taouy à l’entrée de Fayoum. Ce transfert vers le nord, sans pour autant abandonner Thèbes, marque le retour vers une Égypte forte et centralisée.
La XIIe dynastie (env. 1991-1786 av. J.-C.) correspond à une période de puissance et d’équilibre qui culmine avec les règnes de Sésostris III et Amenemhat III (vers la seconde moitié du XIXe siècle av. J.-C.).
Les campagnes militaires et les expéditions minières dans les marches du pays et les contrées voisines, font de l’Égypte une puissance internationale dominante et presque impériale.
Le développement du Fayoum et de ses richesses économiques et les réussites artistiques (sculpture, architecture et littérature) vont faire de cette période d’environ deux siècles une période classique, dont les écrits feront autorité des siècles plus tard.
8. DEUXIÈME PÉRIODE INTERMÉDIAIRE (1786-1544 av. J.-C.)
XIIIe dynastie : (env. 2686-2613 av. J.-C.)
XIVe dynastie : (env. 2613-2494 av. J.-C.)
XVe et XVIe dynastie : (env. 2494-2345 av. J.-C.)
XVIIe dynastie : (env. 2345-2181 av. J.-C.)
Une grande partie du pays tombe sous la domination ethniques des Hyksos — connue par les chroniques tardives de Manéthon —, une population sans doute d’origine asiatique depuis longtemps implantée dans le Delta du Nil et « égyptianisée », rejointe par de nouveaux venus à la suite des migrations que connaît le Proche-Orient.
Depuis leur capitale Avaris, dans le Delta oriental, les souverains Hyksos qui se proclament Pharaons à part entière, étendent leurs pouvoirs jusqu’en Moyenne Égypte et tentent même de s’allier aux Nubiens pour réduire les Thèbains.
Cette domination en partie étrangère a suscité une réaction thébaine et une sorte de sentiment d’identité chez les Égyptiens. Les guerres contre les Hyksos, (assimilées à la lutte traditionnelle et toujours recommencée du dieu Soleil contre ses ennemis et au maintien du bel ordre égyptien contre le chaos), puis leur expulsion qui marque la fin de la XVIIe dynastie, constituent un événement considérable et un mythe fondateur du Nouvel Empire.
9. NOUVEL EMPIRE (1558-1085 av. J.-C.)
XVIIIe dynastie : (env. 1558-1303 av. J.-C.)
XIXe dynastie : (env. 1303-1200 av. J.-C.)
XXe et XVIe dynastie : (env. 1200-1085 av. J.-C.)
La prise de la ville d’Avaris par le Thèbain Ahmosis (vers 1530 av. J.-C.) marque pour l’Égypte une période extraordinaire où puissance, éclat et crises se succèdent ou coexistent.
Une Égypte différente se développe au cours de la XVIIIe dynastie avec les Ahmosides (quatre Thoutophis et trois Aménophis, sans oublier la célèbre Pharaon(e?) Hatchepsout pour atteindre sa splendeur, mais aussi un point de rupture avec la fin du long règne d’Aménophis III (vers 1390 av. J.-C.).
En chassant les Hyskos et en voulant se garantir un maximum de protection, les nouveaux souverains retrouvent vite le chemin de la guerre ; mais cette fois d’expansion et d’appropriation qui va assurer à l’Égypte une prospérité ininterrompue pendant des décennies : domination directe, mais plus volontiers par des souverains vassaux interposés, en Orient jusqu’à l’Euphrate. Des expéditions et annexions vers le Sud.
En haute Égypte, Thèbes, à l’origine de cette gloire, et en basse Égypte Memphis en profitent. Les échanges se multiplient. L’acculturation bat son plein. L’armée prend de l’importance. Mais, l’élévation du niveau de vie entraîne le recrutement de mercenaires étrangers ou la levée de troupes à caractère colonial.
Des groupes sociaux prennent de l’importance ; notamment le Clergé d’Amon, le dieu thèbain. Le temple de Karnak — et ses dépendances à travers tout le pays — devient une véritable puissance, allié indispensable de la monarchie.
10. TROISIÈME PÉRIODE INTERMÉDIAIRE (1085-656 av. J.-C.)
XIIIe dynastie : (env. 2686-2613 av. J.-C.)
XIVe dynastie : (env. 2613-2494 av. J.-C.)
XVe et XVIe dynastie : (env. 2494-2345 av. J.-C.)
XIVe dynastie : (env. 2613-2494 av. J.-C.)
XVe et XVIe dynastie : (env. 2494-2345 av. J.-C.)
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